Nous sommes à vos côtés, par nos conseils et le partage d’expérience pour mieux faire face au psoriasis.
L’association France Psoriasis, a publié les résultats d’une enquête menée dans le monde du travail. Cette enquête, PsoPRO met en lumière l’impact du psoriasis sur les personnes actives, dans leur environnement professionnel.
En France, 3 millions de personnes souffrent de psoriasis. 64% ont déjà été victimes de discriminations dans leur vie à cause du psoriasis. Dans le milieu professionnel, le chiffre est plus important. En effet, 70% des personnes interrogées lors de l’enquête PsoPRO affirment avoir déjà connu une forme de discrimination. Cette discrimination est en lien direct ou indirect avec le psoriasis.
En ces temps où l’on parle beaucoup de harcèlement sexuel, les langues se libèrent. Les hashtags du type #balancetonporc ou #metoo sont apparus. Ici, nous mettons, nous aussi, en lumière un autre type d’harcèlement.
Psoriasis, discriminations au travail
Enquête PsoPRO : impact du psoriasis dans le milieu professionnel
Les résultats de l’enquête PsoPRO ne sont malheureusement pas vraiment positifs. Ils ne sont pas même encourageants. La comparaison entre un actif victime de psoriasis cutané modéré à sévère et un actif sans psoriasis, révèle un fossé important. Faisons toutefois un bémol. Les personnes ayant un psoriasis léger ont donné des réponses proches des actifs n’ayant pas de psoriasis.
70% des actifs avec un psoriasis modéré à sévère déclarent avoir déjà subi des moqueries sur leur lieu de travail. Elles évoquent également des remarques désobligeantes et rabaissantes en lien avec la maladie et leur apparence physique(1). En outre, 65% ont été victimes de suspicions au sujet de leur hygiène corporelle et leur hygiène de vie(2). Ces comportements se répètent également lors de la pratique d’un sport (alors que le sport est essentiel pour aider à réduire le stress. Une heure de sport peut équivaloir à une session de méditation).
Le psoriasis, pour 38% des actifs atteints de forme modérée à sévère affirment avoir déjà connu un frein dans leur carrière. Le licenciement ou le non-renouvellement de contrat a été constaté par 31% d’entre eux. (3) Plus d’un actif psoriasique sur deux s’est résigné. Dans ce cas, ils estimes qu’ils évolueront moins vite dans leur carrière comparativement à leurs collègues non-malades. Une résignation renforcée par la certitude qu’ils méritent moins les responsabilités pour 31% à cause du psoriasis.
La stigmatisation dans le milieu professionnel
« Il est urgent de mettre fin à la stigmatisation à l’égard de ces collaborateurs. Même lorsque ceux-ci sont par ailleurs dotés d’une grande conscience professionnelle. En effet, il est temps que le regard sur cette maladie change.Les personnes atteintes pourront ainsi exercer sereinement leur profession. » C’est ce que délare Roberte Aubert, Présidente de France Psoriasis et Yannick Sabatin, Directrice Générale du Laboratoire Celgene France. (4)
Toute forme de discrimination est malsaine. Qu’elle soit en raison d’une maladie comme le psoriasis ou à l’égard d’une personne souffrant d’obésité, ou encore face à un tatouage ou une femme enceinte. Notons d’ailleurs qu’une corrélation entre obésité et psoriasis a été établie. Ces discriminations peuvent avoir des répercussions sérieuses sur la consommation d’alcool. L’impact peut aussi concerner la façon de se vêtir au quotidien.
PsoPRO
Si vous souhaitez en savoir plus sur les résultats de l’enquête PsoPRO, vous pouvez vous rendre sur le site de l’association France Psoriasis. Elle aborde également l’absentéisme, la conscience professionnelle. Autre sujet fréquemment évoqué : le développement professionnel des personnes psoriasiques face aux autres. Les cas de psoriasis rhumatologiques sont également considérés.
Une campagne contre les discriminations liées au psoriasis
Slogan de la campagne : « Mieux vivre avec, mieux vivre ensemble »
C’est le slogan de la nouvelle campagne de l’association française contre le psoriasis pour la journée mondiale du psoriasis. Cette journée a lieu fin octobre, chaque année. En plus de l’enquête PsoPRO, l’association se mobilise. Elle met en lumière la maladie encore trop peu connue du grand public. Justement, elle traite des discriminations. Car si les discriminations existent au sein de la sphère professionnelle c’est bien évidemment également le cas dans la sphère privée. Dans la rue, les lieux publics, partout, y compris sur la plage.
Sur une vidéo de campagne, France Psoriasis commence par faire lire le mot psoriasis à plusieurs personnes. A ce moment-là, cela se complique déjà. La prononciation est laborieuse. Son explication également. A la question « A quoi ce mot vous fait-il penser ? » voici un florilège de réponses tout aussi à côté du sujet les unes que les autres :
- Alors-là, je ne sais même pas ce que cela veut dire
- Moi ça m’évoque quelque chose d’exotique
- Ça me fait penser à de l’art, de la littérature… grecque
- un mot russe ou polonais ?
- une plante ?
- C’est une banque ?
- Ne serait-pas pas un Pokemon ?
- Cela évoque un truc sexuel ?
- C’est une MST ? (5)
Si certaines de ces réponses peuvent faire sourire, d’autres peuvent blesser ou apeurer les personnes atteintes par le psoriasis car la méconnaissance d’une personne se transforme souvent en dégout ou en peur face au malade.
Changer les mentalités pour limiter les discriminations sur le psoriasis
Les études le prouvent, le psoriasis n’est pas du tout une maladie connue du grand public. Et, même si la dénomination peut être connue, l’expliquer est une autre histoire. Il est possible minimiser et penser que ce n’est qu’une peau sèche, pas une maladie et donc ne pas comprendre les réelles souffrances des malades ; on peut en avoir peur puisque l’ignorance peut entraîner la peur ; certains vont même jusqu’à rejeter car si l’ignorance mène à la peur, elle mène aussi souvent au rejet de l’autre. En clair en matière de psoriasis, il existe de nombreuses idées reçues qu’il convient de combattre pour mieux vivre au quotidien.
Vous pouvez trouver le psoriasis non esthétique, moche, c’est votre pensée et la liberté de pensée est une chose capitale. Il est cependant inutile de le dire à la personne concernée ou de le lui faire ressentir. La maladie est déjà assez difficile à vivre pour elle car tous les jours elle doit vivre avec ce regard des autres et ces remarques des autres parfois désagréables et elle doit se lever tous les matins avec des démangeaisons qui l’ont en plus peut-être empêchée de dormir. Mieux vivre ensemble c’est se respecter et respecter les autres.
Le psoriasis a besoin de visibilité. Il faut communiquer davantage sur la maladie, pour qu’elle soit connue et reconnue et pour que les malades puissent mieux vivre avec. Un regard désobligeant est parfois un regard ignorant, à nous, professionnels de santé. Et à vous, personnes psoriasiques de faire cette éducation et de changer ce regard.
Comme dirait Michel Cymès :
« Enfin il faut que les moqueries cessent. Car la bêtise c’est comme le psoriasis : ça fait mal, et ça finit toujours par se voir. »